Parmi les sujets à ne pas dessiner dans La Croix : l’avortement.
Je peux comprendre qu’on soit contre.
Mais j’aimerais qu’avant de se préoccuper d’amas cellulaires qui ne sont pas encore en état de penser leur propre existence, on se préoccupe de tous ceux qui sont arrivés à terme et qui se noient en Méditerranée, qui se prennent des missiles en Ukraine, qui meurent de faim au Yemen, qui se font cogner par leurs conjoint jusqu’à la mort, qui sont harcelés, violés, massacrés, etc., etc., etc.
(Mais évidemment, une partie de ceux-là sont probablement des métèques qui n’ont ni la bonne couleur, ni la bonne religion, ni le bon niveau socio-économique.)
(Alors que les embryons sont forcément tous de jolis petits bébés innocents, comme l’ont sûrement été Adolphe Hitler et Michel Fourniret)
(Oui, je fais des points Godwin si je veux.)
D’autre part, je remarque qu’on ne parle JAMAIS d’impliquer les hommes qui sont responsables de ces grossesses non désirées, pour qu’ils assument leurs responsabilités.
Quand ils sont absents, on ne se donnera JAMAIS la peine de les identifier.
Mais on n’oubliera pas de stigmatiser et culpabiliser les femmes qui ont eu l’arrogance d’avoir une sexualité et qui se retrouvent enceintes alors qu’elles ne le souhaitent pas.
Ce sont toujours elles (ah les salopes !) qu’on voudra forcer à bouleverser leur vie et leur corps pour toujours et contre leur gré.
Pendant que ces messieurs continueront à ne pas assumer la contraception et à tremper leur nouille en toute impunité.
Comme dit l’excellent Baptiste Beaulieu : “… Si chaque fois qu’un homme jouissait avec une femme en engageant son corps / sa santé / sa responsabilité / sa carrière pour les 80 ans à venir, on pourrait lire aux frontons des mairies : « LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ IVG”
Et j’ajouterai que si c’était le cas, la contraception masculine serait financée et développée jusqu’au sublime.
Bizou à tous ceux qui ne se comportent pas comme ça, qui ont compris qu’ils sont fertiles 100% du temps, quand les femmes le sont seulement 3 ou 4 jours par mois, et qui ont entendu parler de capotes et de vasectomie.
Bref, j’ai dessiné sur les services d’urgences qui s’effondrent sous la charge. C’est pas gai non plus, mais à La Croix, ça passe mieux.
Oui, pardon, je me suis énervée.