Retour en arrière

Zéro de conduite...

Si comme moi, vous avez du mal à entendre des discours arriérés comme quoi l’enfant dès sa naissance est empreint de péché, habité par le vice, avec « tendance à la manipulation » et « indice de moralité bas », signez la pétition.

Sinon, on ira déterrer Prévert, qui avait bien des trucs à dire sur les bagnes d’enfants.

Articles dans Libé

21 réflexions sur « Retour en arrière »

  1. je suis scandalisée par ce que je viens de découvrir.je crois que c’est encore plus grave qu’un simple retour en arrière…merci princess d’avoir la démarche de mettre au jour ce type d’info dans ton blog.

  2. Je pense que la détection des comportements "à danger potentiel" des enfants devrait conduire à des actions… auprès de leurs parents, car, soyons clair, ce sont eux très principalement qui vont modeler ce qui peut l’être chez leurs petits bouts (ne voir ici aucun sous-entendu scabreux 🙂 )

    Malheureusement, les instits sont là pour témoigner du peu de réponse des parents à des alertes qu’eux peuvent leur remonter.

  3. En ce qui me concerne, à 8 ans et des poussières j’ai malencontreusement planté un crayon de papier dans la main de mon frère… Mon exécution aura lieu demain à 14h en place publique…

  4. C’est quoi ces conneries (oups, pardon, j’ai dit une grossièreté)? ça devient vraiment du n’importe quoi…

    FreZ> Si je puis me permettre, as-tu des enfants? Parce que vois-tu, moi j’en ai 2, 2 charmantes merveilles que j’adore et qui ont l’insigne honneur de me faire tourner en bourrique.
    Je pense leur enseigner des valeurs auquelles je crois profondément: tolérance, respect de l’autre, bla,bla,bla mais l’aîné, qui va avoir 10 ans, fait tourner en bourrique toutes ses enseignantes depuis sa première année de maternelle. Combien de fois ne m’a-t-on pas dit que je devais voir un psy (ahhh, le psy, solution à tout!), que j’étais une maman qui devait tout laisser faire avant de me connaître un peu plus et de constater que… non! J’ai juste un gamin qui défit l’autorité, rien de méchant, juste un peu trop arrogant… et c’est là que je me suis surtout rendue compte qu’il y a des limites à l’éducation, que l’enfant est une personne à part entière et qu’il a aussi son propre caractère…
    Et ne parlons pas de ces mères célibataires qui essaient de faire de leur mieux mais qui se retrouvent dépasser quand l’ado décide de n’en faire qu’à sa tête et qu’elle n’arrive plus à se faire entendre.
    On ne nait pas parent, on le devient et on essaie juste de faire de son mieux

    (mille excuses de m’étaler autant mais c’est un sujet qui me touche beaucoup!)

  5. Doune > Oui, j’ai des enfants. J’ai élevé 2 filles devenues grandes aujourd’hui, et une 3ième (10 ans aussi) est encore à la maison (du coup).
    Mon propos est le suivant :
    – l’enfant ne nait ni bon, ni mauvais, il est très maléable à la naissance (d’où le rôle des "ayant autorité" dans son développement);
    – maléable, mais un genre de solide meuble (voire liquide), qui cherche à s’étaler, prendre autant de place qu’on lui en laisse (d’où, à nouveau, le rôle des "ayant autorité", de dresser les barrières, règles de la vie sociale – ces barrières sont tantôt d’explications, tantôt d’autorité "pure" – je sais, c’est épuisant parfois [on peut adjoindre à ça la nécéssité de messages clairs (identiques entre les deux parents) et de justice (être puni oui, mais pour une bêtise, et en proportion de l’importance de celle-ci)]);
    – l’enfant nait cependant avec un caractère (appelons ça comme ça) qui fait qu’il n’y a pas de recette miracle et universelle;
    – enfin, et peut-être principalement, l’enfant est une éponge à sentiments, et a avant tout besoin d’amour, d’être rassuré (je fais court).

    Ca parait parfois évident, mais beaucoup de "troubles de comportement" ont pour racines des défauts dans ces points (manque de rassurance, disparité des messages éducatifs…). Le psy n’est pas à maudire, il peut avoir un rôle (regard extérieur) pour rétablir le lien familiale (ce n’est pas QUE l’enfant qui doit le voir mais l’analyse doit être globale).

    J’aime à comparer le rôle des parents à celui d’un jardinier. La plante possède ses caractéristiques avant de pousser, le rôle du jardinier est de l’aider à se développer au mieux, sans qu’elle ne gène pour autant les plantes voisines.

    (moi aussi, je sais m’étaler 🙂
    je voulais en faire un note, j’ai fait ça ici, finalement)

  6. Y’a pas à s’excuser. Tous les points de vue sont bienvenus. Même ceux des gens qui veulent fliquer les petits…

    Moi, je suis contre. Parce que déjà, en France, quand tu as eu une leucémie à 4 ans et que tu en guéris, 30 ans après, on refuse de te prêter de l’argent dans les banques, en te ressortant ton dossier médical.

    Alors qu’est-ce qui va se passer pour ceux qui ont mauvais caractère ?

    Tu as une période difficile entre 2 ans et 3 ans et demi, où tu es capricieux, gueulard et tu fais chier le monde.
    Et suivant comment c’est pris par l’entourage, ça va te suivre ?
    Et un jour, 20 ans après, tu pètes un plomb pour une raison X ou Y, ou tu as un conflit avec quelqu’un, comme ça nous arrive à tous, parce que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, et on va t’envoyer les flics ?

    Moi, je suis issue d’une famille où les relations sont dures. Il y a beaucoup d’amour, mais il nous a fallu des années pour le comprendre, et pour sortir d’une forme de violence psychologique quotidienne, qu’on croyait normale.
    Parce que "chez nous", c’était comme ça. Chez mes grand’parents, c’était comme ça aussi, alors mes parents ne voyaient pas où était le problème, et nous non plus forcément. C’était une culture familiale en quelque sorte.
    D’ailleurs, quand j’avais 16 ans, je croyais que c’était dans toutes les familles comme dans la mienne.
    Et puis il y a eu des prises de conscience, parce que forcément, ça ne prédispose pas au bonheur, alors on a tous fait un chemin pour changer ça.

    Il n’empêche que, même après ce chemin, mon frère aîné a eu une petite fille, haute comme 3 pommes, et qui avait un caractère et un comportement qui étaient par principe aggressifs. Exactement ce qu’on avait tous été.
    Et ma belle-soeur, qui elle est issue d’une famille de Bizounours (pour une fois j’emploie ce mot sans moquerie, c’est pour définir le contraste) où la culture familiale, c’est la gentillesse, l’affection démonstrative et l’évitement des conflits, était complètement déroutée par cette petite fille.
    Et un jour, elle m’a dit : "Je me rends compte qu’elle est vachement de votre côté, parce qu’avec vous, son caractère, ça passe comme une lettre à la Poste. Alors que dans ma famille, pas du tout…"
    Ben oui, nous, ça ne nous choquait pas, on avait l’habitude. Alors son père l’a emmenée voir une psy, pour qu’elle fasse un petit travail pour se dégager de ça. Et maintenant, ça va très bien.
    Elle nous ressemble toujours, mais ça ne complique plus ses relations avec les autres…

    Bref, si un jour on doit fliquer les bébés, faut souhaiter que la flicaille soit recrutée parmi des gens qui ont vécu des choses difficiles et qui ont su prendre du recul, plutôt que chez ceux qui n’ont jamais connus de difficultés psychologiques et relationnelles…

  7. Frez> dans le fond, je crois que nous sommes d’accord mais je n’aime pas toujours que l’on mette tout sur le dos des parents. Comme je ne néglige absolument pas le rôle des psy qui peuvent vraiment aider les personnes, enfants comme adultes… mais ce que j’apprécie moins, c’est le fait qu’au moindre pet de travers de votre progéniture, on le brandisse comme une solution miracle!

    Princess> sinon, il est évident que je suis contre aussi (j’ai signé tellement je trouve l’idée absurde!). Un enfant est un individu en apprentissage et obéir à des règles, comprendre que sa liberté s’arrête où commence celle des autres, c’est très difficile (même plus tard, c’est difficile)… en plus, 2 ou 3 ans, c’est le début de l’âge du "non, où on teste juste pour voir où sont les limites et si elles seront identiques la fois suivante. Et puis, quand tu prends le temps de discuter avec ces petits bouts qu’on dit "durs", il faut reconnaître qu’il y a souvent une petite fêlure à un moment donné qui peut expliquer beaucoup de choses, comme la séparation des parents… on a beau les aimé fort, on n’arrive jamais vraiment à combler le vide… je sais de quoi je parle…

    Bon, en fait, mis à part quelques menus désaccords, on est tous d’accord pour l’instant 🙂

  8. Doune > ouais ! Tournée générale pour fêter ça 🙂

    Princess > Oh toi, tu ne supportais pas de voir des gens écrire plus que toi 🙂
    Dans ce que tu décris, il est difficile de faire la part de l’inné et de l’acquis dans la transmission du caractère. Mais, ce qui est positif, c’est que les choses se soient arrangées après le passage chez le psy.

    Et c’est pour ça que je parle de mener des actions auprès des parents. Ce sont à eux de changer leur comportement, ou d’aller consulter pour arranger les choses.
    Or, quel est le circuit aujourd’hui ? On part du principe que l’alerte est donnée par l’extérieur de la famille (sinon, no problem, ou du moins, il y a de l’espoir). C’est donc à l’école (à la crèche ?) que l’on peut détecter certains comportements inquiétants. Que peuvent faire les instits aujourd’hui ? Pas grand chose. Ils ne peuvent pas poser de diagnostic (au sens où ils n’ont pas le droit de le faire), ils peuvent suggérer (très délicatement) des choses aux parents ou faire remonter l’info auprès de psys scolaires, d’assistants sociaux. Mais les parents ont-ils obligation de réagir ? Non.
    Couine > merci 🙂

  9. Pffff ! Jaloux va !

    Dans ce que je décris, il est difficile de faire la part de l’inné et de l’acquis parce que personne ne saura jamais ce que c’est que l’inné exactement, et où se trouve la frontière…. Est-ce que ça a à voir avec la génétique, ou avec l’affectif, on ne sait pas…
    Est-ce que les désirs qu’on projette sur un enfant à un instant X , ou les ressemblances qu’on lui trouve sans forcément lui dire, ne sont pas déterminantes pour toute sa vie ?
    Moi, j’ai l’impression qu’il y a des courants souterrains qui traversent les gens, et dont on ne sait rien….
    Un jour ma grand’mère a raconté que son père dessinait partout et tout le temps, sur les nappes en papier, au téléphone, sur le coin de ses dossiers, etc…. Je suis exactement pareille, et pourtant, je ne l’ai pas connu, il est mort dans les années 30, et on ne m’a pas particulièrement parlé de lui.
    Donc, ça ne peut pas être de l’imitation, ni de l’influence … Est-ce que j’ai hérité ça de lui, au même titre que la couleur de mes yeux ou la forme de mes oreilles ? Qui sait ?

  10. Par inné, j’entends effectivement "le matériel génétique". Mais celui-ci est riche, il conditionne des préférences, des compétences.

    Sur les histoires de transmissions transgénérationnelles (là, non génétiques), il y a plein de choses à dire. On y trouve en particulier les secrets de familles, ces choses tues qui "transmettent" des maux sans mot, et que les psys connaissent bien.
    J’ai lu un bouquin d’Aldo Naouri (les filles et leurs mères) qui aborde ce sujet à propos d’un mécanisme d’élection de la mère envers l’un de ses enfants (généralement l’enfant de même sexe, de même rang dans la fratrie qu’elle a eu) qu’elle élèvera un peu comme un autre elle-même (inconsciemment), et j’ai eu l’occasion d’observer quelque chose dans ce sens à la maison.

    On reçoit beaucoup de nos anciens, et sous des formes multiples.

  11. Frez> Je note la ref., merci Frez pour les explications! C’est en effet difficile d’être élevée comme le prolongement d’un des parents… pour l’avoir vécu, j’ai longtemps trouvé ça très lourd à supporter… on a envie de dire qu’on est une personne à part entière et pas seulement la réplique de l’autre.
    Est-ce que tu crois qu’on peut réussir à s’empêcher d’en faire autant avec ses propres enfants? Si ça se trouve, je le fais déjà inconsciemment O.o

    Ouuu, j’apprends pleins de choses aujourd’hui, merci Princess et Frez 🙂

  12. Ben de rien, hein ! :-)))
    Et je me vois obligée de confirmer la théorie d’Aldo Naouri : je suis une fille, et j’ai le même rang que ma mère dans sa fratrie, et je fonctionne comme elle.
    Bon, c’est pas forcément une mauvaise chose parce que dans l’ensemble, c’est une femme droite, intelligente et généreuse… Mais elle peut être très chiante bien sûr, parce qu’elle est trè forte en dialectique par exemple, donc elle peut embrouiller qui elle veut (mon père en particulier !), mais bon, elle a assez d’éthique pour ne pas en abuser excessivement (sauf avec mon père qui trouve que c’est toujours trop de toute façon !)
    Et avec moi, elle ne s’y risque pas, parce que comme elle m’a refilé ça, forcément, ça risquerait de lui revenir dans la tête !

  13. Doune > ils t’en prient 🙂
    Je ne sais pas s’il faut vouloir à tous prix empêcher les comportements inconscients. Comme je le lisais je ne sais plus où (dans l’article cîté, je crois), que les parents fassent au mieux, et ça sera déjà bien 🙂

  14. Fouyouyou, c’est plus un blog, c’est un forum !
    Que de choses passionnantes y sont dites !
    Comme tout cela m’interpelle !
    Ben oui, moi aussi j’ai 3 gosses, dont un gars de 20 ans, et deux fillettes de 9 et 11 ans.
    Comme j’ai fait mon fils à 20 ans, et qu’à cet âge-là on ne s’embarasse pas de détails, je l’ai élevé avec 1°/ le bouquin de Laurence Pernoult (j’élève mon enfant), qui avait déjà bien servi à ma Môman, 2°/ une bonne dose de bon sens familial, 3°/ L’exemple de mes 2 frangins qui ont 10 ans de moins que moi.

    Ben finalement, ça s’est très bien passé… Une fois qu’on a compris que les besoins fondamentaux d’un gosse, hormis la bouffe, le sommeil et l’hygiène, c’est l’amour, les limites, et encourager sa soif d’apprendre, ben je vois pas trop ce qu’il peut se poser comme problèmes graves…

    Donc, rebelote avec les puces, et ça roule… ma poule ! 🙂

    Quant à cette abération totale que de vouloir dépister les "comportements délinquants" chez les tout-petits, voire de les coller sous psychotropes, non mais je me crois dans un mauvais roman de SF, là…

  15. A mon avis, le chemin que prendra l’enfant turbulant de trois ans dépent pour beaucoup de l’attitude de ses parents à son égard…
    En conséquence, il faudrait étudier le comportement des parents, les obliger à suivre des cours de remise à niveau ou de perfection de "Parents’-Attitud’"
    Et pour les cas désespérés: hop, au trou, et on en parle plus!
    😉

  16. Je sens que l’on va bientôt entendre parler du rapport Bénisti … vous savez, LE FAMEUX RAPPORT dont la blogosphère parlait il y a presque un an, loin des média "classiques" …
    Racontars en parlait très bien …
    http://akiyo1fr.free.fr/rac

    Toi le petit noir qui parle bamboula avec Maman, attention !!! Quand à toi le bridé, ça passe mais attention …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *